On a une bonne et une mauvaise nouvelle à annoncer : l’Audi RS 3 Sportback est fantastique (c’est la bonne) et va vous coûter un bras en points de permis et en euros (c’est la mauvaise). Parce que si un acheteur de cette voiture est capable de rester calme plus de cinq minutes une fois au volant, c’est qu’il a fait un arrêt cardiaque. L’Audi RS3 est un pousse-au-crime, un joujou extra avec sa voix rauque et ses pétarades à l’échappement, un cran d’arrêt dans la poche dès que l’on appuie sur le bouton « Start » et que la puissance moteur vient martyriser les quatre « gommards » de 19 pouces. Le 0 à 100 km/h en 4,3 secondes, ça commence à causer entre deux feux rouges, non ? Pour info, c’est seulement 1 seconde de plus qu’une moto sportive de 1000 cm3. Pour cet essai, Audi France a eu la bonne idée d’inviter la presse à Strasbourg, non pas pour découvrir les charmes du baeckeofe, mais pouvoir filer sur une autoroute teutonne parfois « no limit » en vitesse. Bon, ça ne dure pas très longtemps, la circulation le long du Rhin est souvent dense… mais enfin, ça permet quand même d’ouvrir en grand sans risquer l’ouverture du JT de TF1. Et là, en mode sport, entendre la puissance bestiale du 5 cylindres turbo challengé par l’impeccable boîte automatique S tronic à 7 rapports pour rapidement dépasser les 200 puis les 230, 250 (on avait la version avec l’option à 280 km/h)… Ça a forcément quelque chose d’irréel, de barré, d’impulsif. On lutte contre le désir de rester les yeux rivés sur le compteur pour se concentrer sur des grosses berlines allemandes qui semblent scotchées sur l’asphalte, avant de couper pour reprendre son souffle… à 180 km/h. Un truc de môme, mais que c’est bon dans cette berline lambda dans laquelle on peut fixer deux sièges pour bébé (siglés Audi à 359 € dans le catalogue d’options, forcément…) et qui, une fois remise en mode « Confort », redevient presque une Audi A3 Sportback classique, limite silencieuse et confortable.Un joujou extra… ordinairement cherSur les routes sinueuses des Vosges, le plaisir est partout, avec la capacité de la transmission intégrale à gérer la puissance démoniaque, le train avant d’une précision chirurgicale… S’il fallait trouver un défaut ? Allez, peut-être les rapports qui ne « tombent » pas assez vite sur les gros freinages, mais alors il suffit de reprendre en main la voiture via le mode séquentielle et on retrouve du frein moteur pour aider un freinage très efficace mais manquant un peu de mordant (fin 2015, la voiture sera livrable en disque carbone/céramique pour 6000 € de plus). Là, objectivement on chipote tellement ce joujou extra va bien au-delà de ce que le péquin moyen est capable de lui demander sur une route ouverte, en usage quotidien. En revanche, et là on chipote moins, l’équipement est un peu léger au regard de la facture à signer en sortant du garage. Des sièges entièrement réglables… manuellement, quelques plastiques durs et lisses dans l’habitacle – même si la qualité de fabrication est excellente – pour une voiture hors option à 56 900 €, ça fait un peu désordre. Notre modèle d’essai « embarquait » près de 10 000 € d’options et là, forcément, on se dit que l’on pourrait presque s’offrir, pour ce tarif, une autre Allemande dotée d’un six cylindres à plat, par exemple, avec une tenue à la revente mieux assurée. Bon, de toute façon cette Audi RS3 n’est pas raisonnable, alors on ne va pinailler pour quelques euros de plus…
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