AUDI Q7, techno parade

Audi s’est attaqué aux SUV par le haut en lançant, en 2006, son imposant Q7. Malgré son gabarit XXL, ce colosse s’est écoulé à 500 000 exemplaires dans le monde, dont 16 000 rien qu’en France. Si le nom demeure, tout change, ce Q7 de seconde génération étant inédit du carter moteur à l’antenne de toit. Passé maître dans l’allègement (Audi Space Frame), le constructeur a utilisé massivement l’aluminium, au point de gagner 325 kg ! Sans surprise, le Q7 adopte la nouvelle identité réservée à la famille « Q », étrennée par le Q3 restylé, qui se caractérise par une calandre argenté proéminente venant « mourir » sur les contours des feux. Si la ligne générale ne brille pas par sa légèreté, force est de reconnaître que ce Q7 en impose, et pas seulement par ses dimensions hors-normes. Long (5,05 m) et large (2,21 m), le Q7 s’adresse à une clientèle qui n’a pas de problème de place. Ni d’argent d’ailleurs, car avec un prix de base fixé à 63 500 € avec le V6 3.0 TDI de 272 ch de notre modèle d’essai, ce Q7 s’attaque frontalement aux BMW X5 et Mercedes GLE. En attendant la venue prochaine d’un TDI plus « démocratique » (V6 3.0 de 218 ch) et, en 2016, l’arrivée de l’hybride, ce TDI fera l’essentiel des ventes, le V6 3.0 TFSI de 333 ch étant condamné à faire de la figuration. Mais là où le Q7 fait très fort, c’est au niveau du traitement de son vaste habitacle. La présentation est superbe, en mêlant univers cossu et high-tech, et en plaçant chaque matériau au bon endroit. Proposé en cinq places (coffre de 890 l), ce gros SUV cultive la fibre familiale en offrant jusqu’à sept places, les sièges du deuxième rang pouvant par ailleurs coulisser individuellement (option à 475 €). En configuration sept places, le volume du coffre trinque un peu (770 l), mais ces places d’appoint (escamotables électriquement) n’ont rien de symboliques. En clair, voilà une excellente alternative aux monospaces, et dans la catégorie, seuls les Land Rover Discovery et Volvo XC 90 en offrent autant. Mais le Q7 garde l’avantage dans le domaine de la finition, grâce au soin apporté aux assemblages, mais surtout par son bagage technologique, surclassant tout ce qui roule ! Outre le fabuleux « cockpit virtuel » étrenné sur le dernier TT (un compteur digital couleur à très haute résolution et à affichage variable), ce Q7 séduira les geeks avec son armada d’aides à la conduite, souvent inédites. Tout est sous contrôle, en proposant un assistant évolué pour le stationnement (de 740 à 2 450 € selon finition), un autre pour éviter les collisions (à 2 290 €, avec un radar intégré agissant sur la direction), mais aussi une aide (à 2 290 €) pour indiquer l’itinéraire le plus économique (grâce à l’info-trafic en direct), sans oublier un cruise control adaptatif facturé 2 290 € (permettant de conduire sans les mains dans les embouteillages !), ou encore un assistant de vision nocturne (à infrarouges). À l’instar des phares « full LED » (1 990 €), ces équipements sont souvent facturés en option sous forme de packs. Désolé de donner dans l’inventaire à la Prévert, mais ce Q7 est également hyper-connecté, en proposant une reconnaissance vocale améliorée (3 400€), mais aussi une ouverture et un démarrage à distance via son Smartphone (avec une « base » à induction à 550 € pour le recharger à bord du véhicule !), ou encore une tablette tactile fixée aux appuie-tête, à l’attention des passagers arrière (1 500 €). Pour clore le chapitre « habitacle », sachez qu’Audi propose, pour un tarif modique équivalent à une Dacia neuve (7 450€!), une hifi Bang&Olufsen à «effet 3D»! Fort bien, mais que vaut ce « home-cinéma » roulant une fois en ordre marche ? Dès les premiers mètres parcourus, quelques constats s’imposent… Malgré un confort princier, sublimé tant par les sièges massants que par la suspension pneumatique ou par l’insonorisation (à double vitrage), ce « tapis-roulant » procure un vrai plaisir de conduite, en subjuguant par son incroyable agilité. Ce dynamisme, unique dans la catégorie, est à mettre au crédit de la transmission intégrale Quattro livrée de série, mais surtout aux roues arrière directionnelles (option à 1 390 €) qui parviennent à faire oublier le gabarit XXL de ce mastodonte. Durant cet essai, réalisé sur des routes de montagne, notre Q7 a littéralement « gommé » le relief et les virages, et d’autant plus goulument que le V6 de 272 ch (couplé à une excellente boîte tiptronic à huit rapports), offre du couple à revendre dès les plus bas régimes (600 Nm de 1 500 à 3 000 tr/mn), procurant ainsi des accélérations de premier ordre (0 à 100 km/h en 6,5 s), sans trop plomber la consommation (8,5 l/100 km). Au final, s’il n’est pas le plus élégant de la catégorie, ce nouveau Q7 à la polyvalence exceptionnelle supplante la concurrence directe, en prenant quelques longueurs d’avance. Certes, avec un prix de départ fixé à 63 500 € pour cette version, ce gros SUV n’est pas donné, surtout que trop souvent, «option» rime avec « tentation »…

 

 

  Audi Q7

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