Les négociations entre la direction d’Audi Bruxelles et les syndicats sur un plan social pour 3.000 salariés se sont terminées sans accord. La fermeture de l’usine, prévue pour le 28 février 2025, laisse l’avenir incertain pour les travailleurs. Les syndicats prévoient des grèves la semaine prochaine.Les efforts de médiation entre la direction d’Audi Bruxelles et les syndicats ont échoué, selon le porte-parole d’Audi Bruxelles, Peter D’hoore. Une dernière réunion avec un médiateur du Service public fédéral belge Emploi, Travail et Dialogue social n’a donné aucun résultat. « Notre offre équitable reste inchangée », a déclaré D’hoore. L’usine automobile s’est dite convaincue que les employés finiront par accepter les conditions. La semaine dernière, les syndicats ont rejeté la sixième proposition de l’entreprise. La direction a depuis annoncé son intention de proposer directement aux salariés des indemnités de départ, qui comprennent une prime d’entreprise supplémentaire calculée en fonction de l’ancienneté. Le budget total des indemnités de départ et des primes serait le double du minimum légal.Grèves planifiéesLes syndicats ont toutefois rejeté cette offre, la jugeant insuffisante et fortement conditionnelle. Ils ont critiqué l’exclusion des salariés malades de longue durée de la prime supplémentaire, qu’ils ont qualifiée de discriminatoire. Ils ont également exprimé leur frustration face au manque de marge de négociation et ont accusé la direction d’adopter une approche du type « à prendre ou à laisser ». En réponse, les syndicats ont appelé les travailleurs à se mobiliser le lundi 23 décembre pour protester contre l’impasse des négociations et exiger de meilleures conditions.Les constructeurs automobiles européens en difficultéAudi Bruxelles, située à Forest-Forest, a annoncé en octobre qu’elle cesserait ses activités le 28 février 2025, après avoir échoué à trouver un acheteur pour l’usine. Les négociations sur un plan social ont débuté en novembre mais ont été marquées par des conflits et des progrès lents. La fermeture concerne environ 3 000 employés. Les difficultés de l’industrie automobile belge sont révélatrices d’une tendance européenne plus large. Volkswagen, par exemple, le plus grand constructeur automobile en termes de ventes, est également confronté à des grèves en réponse à son projet de fermer des usines en Allemagne et de réduire les salaires. Les ventes de voitures ont chuté sur tout le continent à mesure que la demande diminue et que la concurrence (en particulier de la Chine) s’intensifie. Des ouvriers d’Audi sont vus devant l’usine automobile Audi à Forest-Forest, Bruxelles © BELGA PHOTO BENOIT DOPPAGNE