La plus petite, l’entrée de gamme, la moins chère des Audi, c’est elle : l’Audi A1, une citadine de la même taille qu’une Clio ou 208 mais en plus luxueuse. Audi a lancé la deuxième génération d’A1 l’année dernière, en 2018, qui n’existe plus qu’en 5 portes alors qu’elle existait auparavant en 3 ou 5 portes. Cette nouvelle génération a un peu grandi par rapport à sa devancière : elle dépasse désormais les 4 mètres de long. Elle utilise la même plateforme que les récentes VW Polo et Seat Ibiza. Nouvelle génération d’Audi oblige, elle reprend la nouvelle nomenclature des motorisations un peu compliquée : ici, on a une 30 TFSi, ce qui signifie ici 3 cylindres 1 litre de 116 chevaux. Mais l’entrée de gamme est une 25 TFSi qui affiche 95 ch. La concurrente principale de cette Audi est la Mini, la seule autre citadine premium. Ici, on a peinture bleue, toit noir et jantes blanches : c’est l’une des caractéristiques de ces citadines premium, les fortes possibilités de personnalisation, qui permettent au passage de faire beaucoup grimper la note.
A l’intérieur, on attend d’une Audi quelle qu’elle soit une présentation flatteuse, même pour la plus petite de la marque. Cette A1 remplit le contrat, mais pas tout à fait. Si la planche de bord reçoit des plastiques moussés sur sa partie supérieure et bénéficie d’assemblages corrects, on est déçu par les contreportes aux plastiques cheap et qui sonnent creux. Si on revient sur la planche de bord, l’écran central de 10,1 pouces de notre modèle d’essai est bien intégré, réactif et soigné dans ses menus au design modern. Le combiné d’instrument digital est de série, mais sur la finition S Line, il faut piocher dans les options pour avoir le virtual cockpit qui permet de modifier les affichages. L’équipement est correct, mais à ce prix et ce niveau de prétentions, on peste de ne pas avoir de caméra de recul ou d’accès à bord et démarrage mains-libres de série. Autre déception à l’arrière : alors que les Polo et Ibiza de dernière génération, basée sur la même plateforme, offrent une habitabilité remarquable pour la catégorie, cette A1 en offre nettement moins, et pas plus que les actuelles Clio ou 208, bientôt remplacées. L’A1 se rattrape en coffre avec plus de 350 dm3 selon nos mesures, un très bon chiffre pour la catégorie, mais le plancher modulable en hauteur est en option.
Dans cette Audi A1 3 cylindres, un des faits marquants, justement, est qu’on ne sait pas que c’est un 3 cylindres sous le capot, en tout cas en ville ou à basse vitesse. L’insonorisation et l’isolation des vibrations est remarquable : en ce sens, on est bien dans une citadine plutôt haut de gamme. Ce 3 cylindres avec 116 ch et 200 Nm de couple est largement suffisant : on passe de 0 à 100 km/h en 10 s selon nos mesures. En ville et sur les départementales, tout va bien : les relances sont agréables, et même sur autoroute, c’est suffisant même s’il faut pousser le moteur dans les tours alors qu’il s’apprécie plus autour du couple près de la zone rouge. A noter qu’il y a un drive select avec des modes de conduite, et quand on se met en mode dynamique, on se retrouve avec une sonorité artificielle du 3 cylindres vraiment pas utile… En châssis, notre voiture d’essai a des roues de 17 pouces et des suspensions pilotées. Elle est un poil ferme pour une citadine de cette puissance : cette configuration châssis conviendrait plus à une version 150 ch par exemple. Ici, elle est inutilement ferme pour 116 ch. Mais le compromis reste bon, et si vous vous mettez en mode dynamique, la voiture est effectivement dynamique : la partie châssis est globalement réussie.
En consommations, nos mesures indiquent un appétit dans la moyenne, sans plus, dans une catégorie où la plupart des concurrentes sont comme cette A1 en 3 cylindres. En revanche, pour les tarifs, Audi s’est complètement lâché avec presque 30000 € pour notre modèle d’essai hors option : c’est 7000 € de plus que la Seat Ibiza TSI 115 DSG FR, dotée du même moteur, de la même boîte, de la même plateforme, un peu moins bien équipée mais plus spacieuse. A ce niveau de gamme, c’est énorme ! Même la Mini 5 portes est moins chère. L’A1 la moins chère est la 25 TFSI, forte de 95 ch, qui dans sa finition d’entrée de gamme coûte 20000 € tous ronds : un ticket d’entrée symbolique car personne n’achètera une A1 de base sans aucune option.