C’est une nouvelle retentissante qui vient de secouer le monde de l’automobile. Rupert Stadler, l’ancien PDG d’Audi, a réussi à éviter une peine de prison ferme pour son rôle dans le scandale désormais infâme du Dieselgate. Ce scandale a non seulement entaché la réputation de l’industrie automobile allemande, mais a également mis en lumière les pratiques douteuses de plusieurs autres constructeurs.
Stadler, qui a été à la tête d’Audi de 2007 à 2018, a été condamné à une peine de 21 mois de prison avec sursis et une amende d’1,1 million d’euros pour son implication dans l’affaire. Il avait été jugé pour avoir eu une « connaissance établie » de l’installation de logiciels illégaux sur les modèles de la marque Audi et Volkswagen dès juillet 2016, sans avoir pris les mesures nécessaires pour stopper leur commercialisation.
Au cœur du scandale, Volkswagen, maison mère d’Audi, avait admis en 2015 qu’elle avait équipé 11 millions de ses véhicules diesel d’un logiciel capable de les faire apparaître comme moins polluants lors de tests en laboratoire. En réalité, ces véhicules émettaient jusqu’à 40 fois plus de NOx (oxydes d’azote) en conditions réelles de conduite.
En 2013, des chercheurs de l’Université de Virginie-Occidentale, mandatés par le Conseil international pour le transport propre, avaient détecté des émissions supplémentaires de NOx sur deux véhicules testés sur route, tous deux fabriqués par Volkswagen. Ce constat a conduit à une enquête approfondie de l’EPA, l’Agence de protection de l’environnement américaine, qui a finalement abouti à la révélation du Dieselgate en septembre 2015.
En raison de la gravité de la situation, de nombreuses personnalités de haut rang chez Volkswagen ont démissionné ou ont été suspendues, dont le PDG du groupe Volkswagen, Martin Winterkorn. En 2017, une amende pénale de 2,8 milliards de dollars a été infligée à Volkswagen aux États-Unis pour avoir « truqué des véhicules diesel pour tromper les tests d’émissions gouvernementales ».
À ce jour, le Dieselgate a coûté à Volkswagen 33,3 milliards de dollars en amendes, pénalités, règlements financiers et coûts de rachat. Le scandale a également conduit à une prise de conscience accrue des niveaux de pollution plus élevés émis par tous les véhicules diesel de divers constructeurs, qui dépassent les limites d’émission légales en conditions de conduite réelles.
Quant à Stadler, malgré la gravité des accusations portées contre lui, il a pu éviter une peine de prison pouvant aller jusqu’à dix ans en faisant des aveux complets sur le délit de fraude par omission qui lui était reproché. Stadler avait toujours nié les faits qui lui étaient reprochés avant de décider, en mai, d’accepter de faire des aveux complets